Tumeurs | Parties Molles | Synovite villonodulaire pigmentée

Patiente de 29 ans se présentant pour tuméfaction sous malléolaire latérale de la cheville droite avec sensation de gêne. Pas de notion de traumatisme ancien ou récent de la cheville droite. 

 

On réalise un premier bilan radiologique/échographique :

    

L'examen met en évidence :

A la radiographie :

- pas d'érosion osseuse 

- pas d'anomalie

 

A l'échographie :

-épanchement liquidien de la sous-talienne postérieure communiquand avec le sinus du tarse

-synoviale épaisse, masses tissulaires échogènes hétérogènes

-hyperhémie de la synoviale et des masses tissulaires en Doppler Couleur

 

On complète l'examen par une IRM injectée de la cheville :

 

 IRM de la cheville, séquences coronales T1, T2* et DP FS Propeller, mettant en évidence un syndrome de masse comblant le sinus du tarse, à point de départ de l'articulation sous talienne postérieure. Il s'agit d'une masse ovoïde bien limitée (flèches bleues), apparaissant en isointense en T1, présentant un signal T2 intermédiaire et des asignaux punctiformes en écho de gradient correspondant à des dépôts d'hémosidérine (flèche orange).

 

IRM (suite) : séquences T1 coronales après injection de Gadolinium, séquences sagittales T1 FS Gado mettant en évidence un réhaussement modéré et homogène (flèches bleues) de l'ensemble de la masse tissulaire comblant le sinus du tarse.

 

Synovite villonodulaire pigmentée (SVNP) focale, les points clés :

Pathologie du sujet jeune (pic de fréquence entre 30 et 50 ans). 

Il s'agit d'une tumeur à cellules géantes ténosynoviale qui se développe au dépend de la synoviale articulaire. Il existe une forme localisée et une forme diffuse (hyperplasie synoviale de l'ensemble de l'articulation).

Clinique : tuméfaction articulaire (atteinte monoarticualaire), gêne fonctionnelle, évolution lente et épisodique.

La SVNP focale est 4 fois moins fréquente que la forme diffuse. L'IRM représente l'imagerie de choix pour objectiver une masse ovoïde, bien limitée, de petite taille, isointense ou hyperintense au muscle en T1 et relativement hétérogène mais globalement hypointense en T2 (hémosidérine). Cependant, elle est volontiers faiblement pigmentée (fins dépôts d'hémosidérine donc l'hyposignal est majoré en écho de gradient : " Blooming artefact"). La prise de contraste après injection est modérément intense mais s'observe dans 100% des cas.

La prise en charge repose sur la résection chirugicale qui doit être la plus totale possible (faible risque de récidive contrairement à la forme diffuse). 

 

Bibliographie :

Masih S, Antebi A. Imaging of pigmented villonodular synovitis. Semin Musculoskelet Radiol. 2003;7 (3): 205-16. doi:10.1055/s-2003-43231 - Pubmed citation

Murphey MD, Rhee JH, Lewis RB et-al. Pigmented villonodular synovitis: radiologic-pathologic correlation. Radiographics. 28 (5): 1493-518. doi:10.1148/rg.285085134 - Pubmed citation

Saxena A, Perez H. Pigmented villonodular synovitis about the ankle: a review of the literature and presentation in 10 athletic patients. Foot Ankle Int. 2005;25 (11): 819-26. Pubmed citation

Site internet : radiopaedia. org

Imageries musculo-squelettiques : Pathologies locorégionales - A. Cotten