Tumeurs | Pseudo Tumeurs | Myosite du masseter

Femme de 63 ans sans antécédents particuliers, adressée pour exploration d'une masse du masseter gauche, d'apparition progressive, sans notion de traumatisme, non douloureuse.

L'IRM en coupe axial T2 et sagittal T2 FatSAt ne montre pas de syndrome de masse bien défini mais putôt un oedème  du muscle masseter gauche (flèches rouges) en hypersignal T2 intermédiaire comparativement au muscle controlatéral (étoile rouge), avec persistance de l'aspect fibillaire du muscle sans plage focale en hyposignal. Absence d'oedème osseux de la mandibule, de collection ou d'envahissement des parties molles au contact. Présence de quelques formations ganglionnaires cervicales non significatives (tête de flèche blanche).

 

Les coupes T1 sans injection montrent un aspect épaissi du muscle masseter gauche (flèches blanches) en iso signal T1 comparativement au coté controlatéral (étoile blanche). Absence de lyse corticale ou de remplacement médullaire de la mandibule au contact.

Après injection de gadolinium il existe un rehaussement diffus du muscle (flèches blanches) sans nodule ou abcès. Absence de rehaussement des fascias adjacents ou des tissus mous au contact.

 De principe devant cette infiltration musculaire, il faut évoquer le lymphome musculaire qui se présente plutôt sous la forme d'une masse oblongue allongée dans le sens des fibres musculaires mal limitées, infiltrant volontiers les fascias adjacents et les tissus sous cutanés, inhabituel pour les autres tumeurs musculaires. La masse apparait en hypersignal T1 et T2, se rehaussant de manière homogène. Un oedème périlésionnel et la présence d'adénopathies peuvent être associés.

Ici l'absence de masse tissulaire, la préservation de la structure du muscle, l'absence d'envahissement des parties molles et d'abcès était plutôt en faveur d'une myosite réactionnelle.

La patiente a finalement bénéficié d'une biopsie qui montrait un infiltrat inflammatoire mononuclée dissociant les fibres musculaires et un profil immuno-histochimique polyclonal et de phénotype T prédominant soit réactionnel.