Epaule | Neuropathies | Neuropathie axillaire

Patient de 35 ans, moniteur de judo et élagueur, présentant un déficit moteur de l’épaule droite progressivement croissant évoluant depuis 4 mois. Absence d’antécédent traumatique ou de luxation gléno-humérale. Radiographies normales.

 

 

IRM en pondération DP FAT-SAT dans les trois plans de l’espace (a, b et c) : Hypersignal diffus et systématisé au muscle petit rond (PR) et aux trois chefs du deltoïde (D). Il n’existe pas d’atteinte du muscle supra-épineux (SE), infra-épineux (IE) ou sub-scapulaire (SS). La trame osseuse est normale et il n’existe pas de séquelle de lésion de passage d’une éventuelle luxation gléno-humérale.

 

IRM dans le plan sagittal en pondération T1 (d et e) et DP FAT-SAT (f) : Atrophie musculaire modérée et involution graisseuse de stade 2 de la classification de Goutallier et Bernajeau systématisées au muscle petit rond et deltoïde. La trophicité des autres muscles de la coiffe des rotateurs est respectée sans involution graisseuse.

Cette systématisation doit faire évoquer un œdème neurogène d’évolution chronique secondaire à une neuropathie du nerf axillaire et plus particulièrement au niveau de l’espace quadrilatère de Velpeau (flèche blanche), qui ne présente pas d’anomalie chez ce patient.

Le diagnostic de neuropathie axillaire a été confirmé par l’électromyogramme retrouvant l’atteinte neurogène du nerf axillaire.

 

Le nerf axillaire est une branche du faisceau postérieur du plexus brachial qui innerve le muscle deltoïde et petit rond. Son trajet passe par le quadrilatère de Velpeau défini par un espace limité par le petit rond en haut, le grand rond en bas, le triceps en dedans et le bord médial de l’humérus en dehors. Cet espace correspond à une zone de compression classique du nerf axillaire, même si elle est rarement objectivée par l’imagerie dans le cadre des neuropathies axillaires.

Dans la majorité des cas, ces neuropathies sont liées à la présence de bandelettes fibreuses intermusculaires qui ne sont pas visualisables sur les différents examens réalisés. Les autres causes classiques de compression incluent un kyste mucoïde de la capsule articulaire inférieure ou secondaire à une fissure labrale inférieure, un hématomes post-fracturaire, un éperon osseux secondaire à une fracture de la scapula ou encore une hypertrophie des muscles délimitant l’espace quadrilatère.

Les causes traumatiques directs, microtraumatiques ou les étirements secondaire à des épisodes de luxation gléno-humérale sont également des étiologies classiques mais rarement retrouvées.

 

A.Cotten et al. Imagerie musculosqulettique : pathologies locorégionales.2008. Elsevier Masson.

Cothran RL Jr, Helms C. Quadrilateral space syndrome: incidence of imaging findings in a population referred for MRI of the shoulder Am J Roentgenol. 2005 Mar;184(3):989-92.