Epaule | Arthropathies | Capsulite rétractile : échographie ET IRM

Cas clinique 1: Limitation douloureuse des amplitudes passives et actives chez une femme de 50 ans

Figure 1: absence de comblement hypoéchogène ou d'hyperhémie de l'intervalle des rotateurs

TLB: tendon du long biceps

SE: supra épineux

SB: subscapulaire

 Figure 2: recessus articulaire axillaire normal (flèche bleue)

 Figure 3: épaississement du recessus articulaire axillaire (flèche verte)

 Cas clinique 2: Douleurs persistantes sur le trajet bicipital chez une femme de 53ans

Figure 4 et figure 5: Comblement hypoéchogène de l'intervalle des rotateurs avec epaississement du ligament coraco-humeral (flèche rouge) et hyperhémie de l'intervalle des rotateurs. TLB: tendon du long biceps.  SE: supra-épineux; SB: subscapulaire

 Flèche verte: ligament gléno-huméral supérieur

 

Cas clinique 3: Suspicion de capsulite rétractile chez une patiente de 54 ans

Figure 6 : hypertrophie avec hypersignal T2 du recessus articulaire gléno-huméral inférieur (flèche rouge)

Figure 7: comblement quasi-complet du triangle graisseux sous coracodien (flèche violette)

Figure 8: épaississement du ligament coraco-huméral (flèche orange)

 Figure 9: épaule sans capsulite rétractile

Ligament coraco-huméral (flèche bleue) - espace graisseux sous coracoidien normal (flèche verte)

Discussion:

La capsulite rétractile de l'épaule est la plus fréquente limitation fonctionnelle de cette articulation. Elle atteint préférentiellement les femmes d'âge moyen.

Elle peut être idiopathique ou être favorisée par une pathologie pré existante (diabète, cardiovasculaire, thyroidienne), une intervention chirurgicale ou une algodystrophie.

La radiographie est souvent normale. Dans le cadre d'une algodystrophie une déminéralisation diffuse ou mouchetée peut être visualisée. Elle permet d'éliminer une arthopathie gléno-humérale.

 

L’échographie peut montrer

- une infiltration hypoéchogène de la partie distale de l'intervalle des rotateurs englobant le tendon du long biceps avec une hyperhémie

- un epaississsement des ligaments coraco-humeral et glénohuméral

- Du Hwan Kim et all. ont montré dans leur étude en 2018 que l'échographie peut montrer une différence d'épaisseur du recessus articulaire axillaire entre une paule noramle et une épaule avec une capsulite rétractile. Ces mesures d'épaisseur à l'échographie sont bien correlés à celles mesurées en IRM (1)

 

Lors de la réalisation d’une arthrographie, la perte d’élasticité de la capsule donne la sensation d’une résistance. Elle peut montrer des récessus articulaires irréguliers et une réduction de la capacité articulaire.

 

L'IRM est un examen performant pour le diagnostic de capsulite rétractile. Elle a une bonne concordance avec l'examen clinique. On peut observer:

- une infiltration avec oblitération du triangle graisseux sous-coracoïdien, en hypersignal T2 et qui se rehausse après injection de produit de contraste

- un épaississement de la capsule et du ligament coraco-huméral,

- un épaississement  et hypersignal T2 du ligament glénohuméral inférieur

- une diminution du volume du recessus axillaire en arthro IRM

- un oedème  sous chondral de la tête humérale 

- une distension du récessus subscapulaire ou de la gaine bicipitale par le liquide synovial chassé par la rétraction capsulaire

- une synovite du récessus axillaire, de l'intervalle des rotateurs et du récessus subscapulaire en cas d'injection
de gadolinium

- une bursite subacromiodeltoïdienne

 

 

(1)Du Hwan Kim, Chul-Hyun Cho, Duk Hyun Sung.Ultrasound measurements of axillary recess capsule thickness in unilateral frozen shoulder: study of correlation with MRI measurements. Skeletal Radiology (2018) 47:14911497

 

Imagerie musculosquelettique, pathologies générales, Cotten